A la tête du conseil d'administration de la Mutuelle de Retraite Complémentaire des Agents Eneo et Démembrements (2014), ESSOUDOUCK Suzanne travaille depuis 4 ans à améliorer les conditions de vie des adhérents de la mutuelle qui existe depuis 1998. Elle revient sur la condition de la femme dans la mutualité au Cameroun…
Pouvez-vous vous présenter ainsi que la structure dans laquelle vous êtes ?
Je m'appelle NGO Bikoi épse ESSOUDOUCK Suzanne, Analyste principale Qualité et Processus Commerciaux à la Direction des Ventes d'Eneo Cameroun (titulaire du DESC, option Finance et Comptabilité à l'ESSEC de Douala, MBA gestion des Entreprises).
Je suis la Présidente du Conseil d'Administration de notre mutuelle d'Entreprise, la MURCAS/FASAS depuis Décembre 2014.
La MURCAS/FASAS créée en juillet 1998, est une Mutuelle de Retraite Complémentaire des Agents Eneo et démembrements et un fonds de Solidarité. Elle a pour objet de fournir un cadre pour la collecte de l'épargne en vue d'offrir à ses membres les moyens de :
- Se constituer une retraite complémentaire ;
- Mettre en place une solidarité en cas de décès d'un membre actif ou de son départ en retraite ;
- Assurer une bonne qualité de vie à ses membres.
A ce titre, la MURCAS assure :
- Le paiement mensuel des rentes viagères à ses retraités, en complément de celles perçues par la CNPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale du Cameroun) ;
- Le règlement des primes d'assurance maladie, pour ses retraités et conjoints âgés de plus de 60 ans ;
Quel est selon vous aujourd'hui la place de la femme dans le domaine de la mutualité dans votre pays ?
La place actuelle de la femme dans le domaine de la mutualité au Cameroun reste à mon humble avis marginal, tout au moins au niveau des instances de gestion.
Par contre, elle est considérable au niveau des adhésions (membres des mutuelles).
La femme est plus encouragée à être membre, qu'à intégrer les organes de gestion des mutuelles.
Certaines femmes n'osent pas se porter dans les instances dirigeantes des mutuelles soit parce qu'elles manquent de confiance en elles, soit qu'elles aient peur de ne pas pouvoir être à la hauteur, soit qu'elles manquent de temps, etc.
Il faut dire également, que certains hommes n'acceptent pas toujours de se laisser encadrer par des femmes, par pur machisme.
La femme est-elle un atout pour le développement de la mutualité ?
Oui, la femme est un atout considérable pour le développement de la mutualité. Ce sont des mères, des épouses, des parentes qui sont au cœur de toutes les activités sociales, qui portent pratiquement le poids des problèmes familiaux. Pour trouver des solutions à tous ces problèmes, elles adhèrent à toutes les activités qui sont perçues comme pouvant alléger ces souffrances. Pour cela, elles s'inscrivent en masse dans des associations de tous genres, les églises… La femme a une capacité de mobilisation de masse énorme. Elle est engagée pleinement dans ces activités qui (sur) vivent grâce à elle. Or la mutualité a besoin du nombre pour être pérenne, et du nombre engagé et seule la femme peut le lui garantir. Là où est la femme, là seront pratiquement ses enfants, ses amis, ses parents, ses connaissances, et certainement son conjoint.
La femme est un vecteur de rassemblement et de communication.
Un mot l'endroit à vos ‘'jeunes'' sœurs qui voudraient vous emboîter le pas ou qui hésitent ?
Je dirais à mes « jeunes sœurs » qui hésitent encore de venir nous rejoindre, que la mutualité a besoin d'elles. Comme elles font vivre les églises et les associations, qu'elles s'impliquent davantage dans le domaine de la mutualité, elles en ont les capacités, les habiletés, les compétences et le charisme nécessaire à la vie des mutuelles. Qu'elles sortent de leurs coquilles, prennent confiance en elles et osent se porter dans les instances dirigeantes des mutuelles.