Inspectrice du travail, Aziz Mahamane Doutchi Haoua est aujourd'hui à la tête de l'Agence Nigérienne de la Mutualité Sociale (ANMS). Elle a pris fonction en Mars 2017, en remplacement de Mme Moussa Fatimata, admise à faire valoir ses droits à la retraite. Son objectif principal, redynamiser l'agence afin qu'elle puisse réguler la mutualité nigérienne au regard du règlement communautaire de l'UEMOA sur la mutualité sociale. Notons que le Niger est le deuxième pays après la Côte d'Ivoire à s'être doté d'un tel outil.
Pouvez-vous nous présenter l'Anms ?
L'Agence Nigérienne de la Mutualité Sociale (ANMS) est un établissement public à caractère social qui a été créé par décret en 2015. Il répond aux exigences communautaires de l'Uemoa.
En effet, l'article 23 du règlement n° 07 : 2009 /CM/UEMOA du 26 juin 2009, portant réglementation de la mutualité sociale au sein de l'UMOA fait obligation à chaque Etat membre de créer un organe administratif de la mutualité sociale ainsi qu'un registre national d'immatriculation des mutuelles.
L'agence a donc pour mission de :
- Contrôler la régularité de la constitution de la mutuelle ou de la structure faîtière et la conformité du dossier d'agrément ;
- Analyser le fonctionnement des mutuelles sociales et des structures faîtières ;
- Contrôler la situation financière des mutuelles sociales et des structures faîtières ;
- Analyser la pertinence, la cohérence, la viabilité et la pérennité des mutuelles à travers des études selon les exigences de la démarche en suivi-évaluation ;
- Délivrer les récépissés de dépôt des dossiers complets d'agrément ;
- Donner un avis conforme au Ministre en charge de la prévoyance sociale sur les dossiers de demande d'agrément des mutuelles ou des structures faîtières ;
- Procéder à l'immatriculation des mutuelles sociales, unions de mutuelles sociales ou fédérations de mutuelles sociales sur le registre national des mutuelles sociales ;
- Notifier la décision d'agrément ainsi que le numéro d'immatriculation à la mutuelle sociale ou à la structure faîtière ;
- Notifier la décision écrite dûment motivée à la structure demandeuse en cas de refus d'agrément ;
- Procéder au retrait de l'agrément des mutuelles sociales, des unions de mutuelles sociales, des fédérations de mutuelles sociales en cas de la non observance des textes en vigueur et des statuts et règlement intérieur adoptés par ces structures ;
- Apporter un appui technique aux mutuelles sociales.
Quelle est selon vous, aujourd'hui, la place de la femme dans le domaine de la mutualité dans votre pays ?
La femme occupe une place très importante dans la mutualité au Niger. Au cours de nos rencontres avec les mutuelles nous avons pu constater que les femmes sont représentées dans les majorités des organes statutaires et des bureaux des mutuelles avec lesquelles nous travaillons. Nous avons même une mutuelle qui est présidée par une femme.
Nous avons plusieurs mutuelles professionnelles dans lesquelles les femmes sont fortement impliquées puisqu'elles-mêmes sont issues de l'administration.
La femme est-elle un atout pour le développement de la mutualité ?
Oui, les femmes sont un véritable atout pour la mutualité. En effet leur penchant naturel pour tout ce qui a trait au social, les positionne comme des atouts majeurs.
Elles appréhendent et cernent mieux les problèmes notamment ceux liés à la santé, en tant que noyau de la cellule familiale. Elles sont donc les plus indiquées pour trouver des solutions. Et pour encourager leurs proches à adhérer aux mutuelles de santé.
Avez-vous un mot pour ces femmes qui hésitent à embrasser le mouvement mutualiste ?
La femme est créatrice dans tous les sens du terme. Elle a les capacités d'apporter énormément au mouvement mutualiste par sa sensibilité et son intellect. Mais pour cela il faut qu'elles le veuillent.
Je veux ici encourager les femmes à se lancer sans crainte dans cet univers mutualiste qui assurément contribue au développement du continent africain.