Communicatrice de formation OUEDRAOGO Sandrine est journaliste et occupe le poste de Chef de service Site-web et Infographie à la Direction de la communication et des relations publiques au Conseil supérieur de la communication (CSC). De plus, elle est la présidente de la Mutuelle des Travailleurs du Conseil Supérieur de la Communication (MT/CSC).
Pouvez-vous vous présenter ainsi que la / les structure (s) dans laquelle vous êtes?
Je suis OUEDRAOGO Pagnimdebson Sandrine Félicité. Communicatrice de formation après l'obtention d'une maîtrise en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication, option communication pour le développement, à l'Université de Ouagadougou, je suis depuis 2009 journaliste au Conseil supérieur de la communication (CSC) et j'occupe actuellement le poste de Chef de service Site-web et Infographie à la Direction de la communication et des relations publiques. Je suis membre de plusieurs comités au sein de ma structure, notamment, le Comité institutionnel de lutte contre le Sida et les IST (CILS/IST), la cellule pour la promotion du genre, le sous-comité chargé des licences d'affaires, le comité technique de la carte de presse et du laissez-passer et bien entendu la Mutuelle du CSC dont j'ai été la secrétaire générale de 2011 à 2014 avant d'être la présidente de 2014 à 2016.
Il faut noter qu'avant de venir au CSC j'ai enseigné le Français dans des collèges gérés par des frères lassaliens et des sœurs de l'Immaculée conception à Bobo-Dioulasso, la capitale économique.
Quelle est selon vous aujourd'hui la place de la femme dans le domaine de la mutualité dans votre pays ?
Je pense que la femme a une grande place dans le domaine de la mutualité car elle a une culture de la mutualité. Il y a de moins en moins de femmes qui ne sont pas dans des groupements ou associations ou groupes appelés « tons » en dioula ou encore dans le système du « taraogo » en mooré, qui constituent en quelque sorte des mutuelles. Aussi, elles sont très actives et gèrent elles-mêmes leurs mutuelles, leurs tontines. Les femmes sont également très présentes et actives dans les mutuelles professionnelles. C'est dire que la femme est consciente de l'importance de la mutualité et adhère aux mutuelles professionnelles publiques ou privées, aux mutuelles dans le secteur informel et aussi dans le milieu rural.
Le véritable souci est le manque de moyens financiers pour honorer les cotisations et le problème d'organisation qui entravent la pérennité de ces « petites » mutuelles qui sont d'ailleurs les plus nombreuses. Nonobstant l'existence depuis peu de structures regroupant les mutuelles communautaires d'une part et les mutuelles professionnelles d'autre part, il y a toujours beaucoup de mutuelles « électrons libres » qui se débattent toutes seules. Il faudrait encore des efforts pour les fédérer afin que toutes les mutuelles puissent bénéficier de l'appui de l'Etat. Le manque de soutien de la part l'Etat constitue un gros handicap au développement de la mutualité au Burkina Faso. Nous avons espoir que la mutualité connaitra un essor avec l'adoption de la Loi N°060-2015, portant régime d'assurance maladie universelle au Burkina Faso. Pour ce faire, l'Etat doit travailler à organiser toutes les mutuelles (des travailleurs du secteur public et privé, du secteur informel et du milieu rural) autour de structures faîtières ou de fédérations qu'il va subventionner, il doit sensibiliser la population à s'affilier aux mutuelles, de telle sorte que chaque burkinabè puisse bénéficier l'assurance maladie universelle.
La femme est-elle un atout pour le développement de la mutualité ?
Oui. Je l'avais dit tantôt, les femmes sont très actives dans le domaine de la mutualité. Elles connaissent l'importance et l'avantage d'être dans une mutuelle. Il suffit de mieux organiser les mutuelles dans un cadre plus vaste telles que les fédérations et les informer de leur existence. La femme se soucie beaucoup du bien-être de sa famille. Elle n'hésitera point à s'engager, en fonction de ses moyens, dans une mutuelle dont elle sait qu'elle aura des avantages pour elle et sa famille. Et comme les femmes constituent plus de la moitié de la population, leur engagement ne peut que développer la mutualité.
Un mot à l'endroit à vos ‘'jeunes'' sœurs qui voudraient vous emboîter le pas ou qui hésitent ?
De nos jours il n'y a pas à hésiter pour entrer dans une mutuelle car elle présente beaucoup d'avantages, la mutuelle étant un cadre de solidarité et de fraternité. Entre autres avantages, il y a le soutien moral qui est inestimable et le soutien financier, les prêts à faible intérêt que l'on peut contracter pour réaliser ses projets mais aussi la possibilité de se soigner à moindre coût grâce à l'assurance maladie universelle qui est en train de se mettre en place dans notre pays.