Mme Koné Colette dirige depuis sa création en 2012, l'agence de régulation de la mutualité sociale en Côte d'Ivoire. Elle est la première agence à avoir vu le jour dans l'Uemoa conformément au règlement communautaire de l'Uemoa sur la mutualité sociale.
Pouvez-vous nous présenter l'Airms ?
L'Agence Ivoirienne de Régulation de la Mutualité Sociale en abrégé AIRMS est un établissement public national à caractère administratif.
Elle a été créé par le décret n°2012-588 du 27 juin 2012 et répond à une exigence de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa) dont les Etats Membres ont décidé de mettre en place un cadre juridique spécifique qui codifie les modalités de création, d'organisation et de fonctionnement des organismes relevant de la mutualité sociale.
Il s'agit du règlement n°07/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant réglementation de la Mutualité Sociale au sein de l'Uemoa qui, dans son article 23 stipule en son alinéa 1, qu'il est créé dans chaque Etat membre, un organe administratif de la Mutualité Sociale ainsi qu'un registre national d'immatriculation.
Quel est selon vous aujourd'hui la place de la femme dans le domaine de la mutualité dans votre pays ?
Dans le cadre de nos missions nous sommes amenés à travailler avec les mutuelles sociales déjà immatriculées ou celles qui entament les démarches pour leur immatriculation.
Le constat que nous faisons malheureusement c'est que les femmes ne s'intéressent pas au domaine de la mutualité, alors que les premiers bénéficiaires des systèmes de protection sociale dans nos pays sont les femmes et les enfants.
La femme est-elle un atout pour le développement de la mutualité ?
Oui, la femme joue un véritable rôle dans la mutualité, surtout dans la sensibilisation. Elle est un catalyseur de toutes les énergies autour de cet objectif majeur qu'est la santé.
Une femme qui s'intéresse à la mutualité pourra entrainer avec elle son mari et ses enfants afin qu'ils puissent bénéficier d'une couverture santé. C'est cela la finalité de la mutuelle.
La Côte d'Ivoire qui est engagée dans une politique de mise en place de la couverture maladie universelle pourrait s'appuyer également sur les femmes.
Avez-vous un mot pour ces femmes qui hésitent à embrasser le mouvement mutualiste ?
Nous voulons inviter les femmes à s'impliquer volontairement dans la promotion de la mutualité parce que la santé profite au premier chef, aux femmes et aux enfants. Elles ont un rôle à jouer, leur voix à faire entendre dans les organes de décision pour faire bouger les choses.