Le Réseau national multi-acteursde protection sociale du Togo a appelé jeudi 23 juin 2016 à l'adoptiond'un cadre juridique pour le fonctionnement et l'appui aux mutualités sociales.C'était au cours d'une conférence de presse tenue à Lomé, laquelle tient lieudu lancement d'une vaste campagne de sensibilisation de l'opinion nationale surla protection sociale pour tous au Togo.
Au cours de cette rencontre, lesdouze (12) organisations membres dudit réseau ont jugé nécessaire d'impliquerdes mouvements sociaux dans les dossiers de la protection sociale.
A en croire les membres du Réseau,« les mutuelles évoluent dans un vide juridique ».
« Malgré la dérogation accordéeaux Etats membres de l'UEMOA pour appliquer le règlement n°7/2009/cm/UEMOA du26 juin 2009 portant réglementation de la mutualité sociale au sein de l'UEMOA,il n'existe pas jusqu'ici, de cadre juridique approprié pour les mutuellessociales au Togo. Et ceci, après l'expiration de la date de cette dérogationdepuis le 30 septembre 2014 », a souligné Souliman Niwa (photo au micro),point focal du Réseau au Togo.
Le Réseau de multi-acteurs demandedonc au gouvernement d'accélérer le processus de validation et d'adoption destextes juridiques réglementant la création, le fonctionnement et les gestiondes prestations des mutuelles sociales conformément aux règles prudentielles dela CIPRES et au règlement n°7/2009/cm/UEMOA du 26 juin 2009.
M Niwa soutient que « certainspays de la sous région comme le Mali, le Burkina Faso et le Sénégal, qui ont lamême situation socio-économique que le Togo, se sont appuyés sur les mutuellesde santé pour bâtir leur système de couverture sanitaire universelle ».
Selon les membres du Réseau nationalmulti-acteurs de protection sociale du Togo, « cet acte aura des retombéespositives pour l'ensemble des acteurs à savoir les décideurs, les mutuelles etles populations ».
Créer un environnement juridiquefavorable au développement des mutuelles sociales, revient selon ces derniers,à assurer la sécurité juridique des adhérents aux mutuelles en prévoyant desrègles qui encadrent l'activité des organisations qui relèvent de la mutualitésociale.
Cela devrait également soutenir ledéveloppement des mutuelles en soumettant ces organisations à un certain nombrede règles qui devraient permettre le renforcement de leur crédibilité et deleur fiabilité.
Autre objectif majeur est dereconnaître que les mutuelles sociales participent à la mise en oeuvre du droità la santé et du droit à la sécurité sociale, responsabilités qui incombent en premier lieu à l'Etat,et qu'elles doivent pouvoir à ce titre, bénéficier d'un soutien de la part del'Etat dans le cadre de leurs fonctions.
Il s'agit aussi de définir des règlesqui mettent en exergue les spécificités des mutuelles sociales, organisationsopérant selon une logique propre, ni publique ni privée.
Par ailleurs, les membres du Réseauplaident pour l'extension de l'assurance maladie au Togo et qui devrait êtreaccélérée surtout pour les acteurs et actrices du secteur informel et agricolequi au nom de la Constitution togolaise, ont aussi droit à une assurancemaladie.
« Il faut que les mutuellesde santé puissent être impliquées dans le processus d'extension de l'assurancemaladie universelle », a martelé M Souliman Niwa.
Comme dans tout autre pays, laprotection sociale au Togo implique la prise en compte d'une série decomposantes à savoir: la santé, l'éducation, l'emploi, le logement, l'eau,l'électricité, les infrastructures routières, les ressources financières, etc.
Dans la foulée, les pouvoirs publicssont appelés à consentir des efforts afin de créer des conditions permettant degénérer des emplois décents. Ceci permettrait à la population de disposer desressources suffisantes pour mener une vie digne et responsable.
Dans la foulée, l'on assiste depuisquelques temps à la mise en place des mutuelles de santé par la Délégation àl'Organisation du Secteur Informel (DOSI), un organe d'Etat. Un fait sur lequelle Réseau multi-acteurs attire l'attention de l'opinion, dans la mesure où ilestime que « les mutualités sociales sont une émanation de la population,en d'autres termes, une initiative communautaire et non étatique ».