Le 12 janvier 2021, l'ANOPACI (Association Nationale des Organisations Professionnelles Agricoles de Côte d'Ivoire), le CIRES (Centre Ivoirien de Recherches économiques et Sociales) et le Programme d'Appui aux Stratégies Sociales (PASS), partenaires de la PLATEFORME SUR L'INITIATIVE DE PROTECTION SOCIALE EN MILIEU RURAL (IPS-MR), ont rencontré le Directeur général de la CNAM, Monsieur Karim BAMBA, pour présenter la Plateforme et débattre des défis rencontrés pour la mise en oeuvre de la Couverture Maladie Universelle (CMU).
L'ANOPACI, représentée par sa vice-présidente, Madame Véronique N'DRI, a souligné les difficultés liées à l'accessibilité géographique dans les zones rurales où de trop nombreux travailleurs agricoles et leurs familles sont éloignés des centres de santé, tandis que le CIRES , par la voie du Professeur Placide ZOUNGRANA, mettait l'accent sur l'accessibilité financière compromise par un seuil de pauvreté de 269 075 F CFA/an, soit une dépense de consommation inférieure à 737 F CFA/jour, dans un pays où le taux de pauvreté est de 46,3%.
Pour sa part, le PASS, emmené par son Directeur général, Monsieur Jean-Victor AYITE, le Dr Jean ETTE, Directeur Santé & Protection Sociale, et Madame Maryse AGO DA SILVA, Chargée du Partenariat, a insisté sur l'impératif de la qualité des soins. Dans leur derniére publication commune de 2019 (« La qualité des services de santé : un impératif mondial en vue de la couverture santé universelle»), l'Organisation mondiale de la Santé/OMS, l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques /OCDE, et la Banque Mondiale, ont reconnu qu'il n'est pas possible d'envisager ou de préparer la couverture santé universelle - et encore moins de la mettre en oeuvre - sans mettre l'accent sur la qualité.
Quant à l'accessibilité géographique, le PASS a montré qu'elle exige notamment du Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique (MSHP) la relance de la réforme de la décentralisation du système de santé afin de permettre l'extension du réseau de soins, y compris dans les zones rurales les plus reculées. S'il est vrai que la couverture sanitaire universelle pourrait rester lettre morte si elle n'est pas axée sur la fourniture de services essentiels de qualité à tous, cela ne peut se faire sans renforcer les systèmes de santé locaux, en d'autres termes les districts sanitaires, et sans préparer les communes/municipalités à assumer les compétences que leur reconnaît la loi sur la Décentralisation.
Le Directeur de la CNAM a relevé une convergence sur la plupart des sujets et a proposé qu'une collaboration entre ses Services et la PLATEFORME IPS-MR démarre dans les meilleurs délais pour accélérer l'intégration des paysans et agriculteurs à la CMU.