Chaque année, l'IDATE Digiworld publie son Observatoire de l'économie numérique en Afrique. Le DigiWorldYearbook Afrique recense et analyse, dans une approche multisectorielle, les impacts des nouvelles technologiques sur le continent. Jacques Moulin, Directeur général de l'IDATE, dresse pour CIO Mag les principales observations pour l'année 2020 de cette publication référence, plus d'un an après le début de la crise de la Covid-19, qui a accéléré l'émergence de nouveaux usages et apprentissages numériques. Interview.
CIO Mag – En cette période particulière de pandémie, quelles sont vos observations sur l'avenir du numérique en Afrique ? Quelle est la principale conclusion de votre étude ?
Jacques Moulin : En cette année si particulière, nous analysons les données de l'économie numérique en Afrique au travers du prisme de l'inclusion digitale. La pandémie et les confinements ont prouvé que la rapidité d'adoption des usages numériques constituait un élément différenciant clé pour les nations qui peuvent intégrer la compétition internationale, mais aussi s'inscrire dans un développement durable et responsable.
Nous devons comprendre qu'il y a une différence entre la société africaine pré-Covid et post-Covid. Ces dernières années, la croissance du PIB sur le continent africain a été relativement solide et elle aurait dû s'accélérer en 2020. L'arrêt des échanges internationaux et la baisse des prix des matières premières ont porté un coup rude à la croissance.
Aujourd'hui, l'Afrique doit faire face à plusieurs défis, dont, bien sûr, le choc économique induit par la pandémie, mais aussi l'effondrement du prix du pétrole. A ces deux éléments s'ajoutent des défis structurels, un taux de croissance démographique qui reste très élevé, une industrie encore balbutiante et une inclusion territoriale et de genre encore trop timide.
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