Au moins depuis la Conférence d'ALMA-ATA sur les Soins de Santé Primaires (6 au 12 septembre 1978) le monde sait qu'il ne peut y avoir de médecine sans que les individus, et les communautés au sein desquelles ils vivent, n'y soient associés, aussi bien en ce qui concerne la conception, que l'organisation, ou encore l'exécution.
La DECLARATION D'ALAM-ATA affirme, en effet, que « tout être humain a le droit et le devoir de participer individuellement et collectivement à la planification et à la mise en œuvre des soins qui lui sont destinés ».
Dès lors, tout est dit. Les quarante-cinq années qui nous séparent d'ALMA-ATA n'ont consisté qu'en réaffirmations, et consolidations de la prophétie d'ALMA-ATA. Elles ont décliné, sous une forme ou une autre, l'axiome universel de la politique de santé.
Le 22 novembre 2006, à l'occasion de la Conférence internationale conjointe ONUSIDA, UNICEF, Banque mondiale et OMS sur « La santé communautaire dans la Région africaine pour garantir l'accès universel à des soins de santé de bonne qualité et un avenir plus salutaire aux populations africaines », les Ministres de la Santé et Représentants des états Membres, des organisations non gouvernementales, des sociétés civiles, et des agences bilatérales et multilatérales, réunis à Addis-Abeba, ont affirmé la nécessité de créer un environnement favorable au développement de la santé communautaire. Ils se sont engagés à institutionnaliser la santé communautaire comme partie intégrante principale du système national de santé. Ils sont également convenus de rendre les communautés autonomes, de renforcer les structures de gestion communautaires, et de promouvoir la durabilité des diverses approches communautaires, afin d'améliorer la prestation de services, en fonction des besoins et de la demande de la population.
Le 15 novembre 2019, les Ministres et représentants des états et des gouvernements, de la sociétéé civile, des agences partenaires au développement, des organisations internationales dont les agences des Nations Unies, participant au Forum Régional sur la santeé Communautaire dans le cadre des SSP, tenu du 12 au 15 novembre 2019 à Cotonou, au Bénin, ont réitéré les engagements pris de manière collective par eux pour la réalisation des droits fondamentaux et l'amélioration de la santeé et du bien-être de nos populations, notamment en lien avec la Déclaration d'Alma Ata (1978), la Déclaration d'Harareé (1987), l'initiative de Bamako (1987), la Déclaration de Ouagadougou (2008), la Résolution sur les agents de santeé communautaire adoptée à l'Assemblée Générale des Nations Unies en mai 2019 et la Déclaration politique sur la Couverture Santeé Universelle en septembre 2019.
Ils ont instamment invité les Etats à :
1. Renforcer la gouvernance et la redevabilitéé locales par la responsabilisation des collectivités locales dans la gestion des services sociaux de base y compris entre autres à%u0300 travers le contrôle citoyen. Cela requiert l'autonomisation des communautés à travers les collectivités locales.
2. Engager le secteur priveé, lucratif et non lucratif, comme un acteur cléé à travers des partenariats innovants prenant en compte les principes directeurs des soins de santéé primaires et les intérêts et attentes des acteurs du domaine.
Dr Jean Etté
Directeur Santé et Protection sociale - PASS