En Côte d'Ivoire, la protection sociale, et la place des mutuelles de santé dans la constitution d'un bouclier social visant à préserver les citoyens des risques inhérents à l'existence humaine, sont en débat depuis les années 90.
La décennie 90, en effet, a été riche en initiatives nationales et internationales visant à lutter contre l'exclusion sociale et la pauvreté. Le Sommet mondial-sur le Développement Social, connu sous le nom de Sommet de Copenhague, puisqu'il se tient dans la capitale danoise, illustre parfaitement la dynamique qui s'était mise en place à cette époque.
Il est suivi de la création, en janvier 1998, du Programme « Stratégies et Techniques contre l'Exclusion sociale et la Pauvreté » (STEP) qui s'adresse aux populations exclues et plus particulièrement a%u0300 celles de l'économie dite « informelle ».
Aussitôt après, en juin 1998, le Bureau international du Travail (BIT), l'Agence des Etats-Unis pour le Développement international (U5AID), la Deutsche Gesellschaft für technische Zusammenarbeit (GTZ), l'Alliance nationale des Mutualités chrétiennes de Belgique (ANMC) et l'ONG Solidarité mondiale (WSM) organisent conjointement un Atelier à Abidjan sur les stratégies d'appui aux mutuelles de santé en Afrique de l'Ouest et du Centre. Des représentants de six états et d'une quarantaine de structures ont participé aux travaux.
C'est au cours de cet atelier qu'est la lancée la PLATEFORME D'ABIDJAN à la fois comme Déclaration sur les principes et les valeurs qui doivent guider l'extension de la protection sociale à toutes les couches de la population, et Appel à une action immédiate, et comme Cadre d'action immédiate.
Pour soutenir cette dynamique, le BIT/STEP a accompagné les 8 états membres de l'UEMOA afin qu'ils disposent d'un cadre réglementaire robuste et redevable susceptible de faire prospérer le mouvement mutualiste.
Ce cadre est en place depuis 2009 avec l'adoption de 3 règlements communautaire qui donnent à la Mutualité un environnement juridique adapté. La Côte d'Ivoire est l'un des 2 pays de l'espace UEMOA à avoir mis en œuvre l'instruction du Règlement communautaire n°07/2009/CM/UEMOA, relative à l'institutionnalisation d'une Autorité de régulation de la mutualité dans chaque Etat.
L'AIRMS (Agence Ivoirienne de Régulation de la Mutualité, créée par décret le 27 juin 2012) a obtenu du FONDS MONDIAL, à travers le guichet CANAL 1 de L'INITIATIVE (ex INITIATIVE 5%) financé par la France, un appui financier relatif à l'étude de la Gouvernance des Mutuelles sociales et de l'offre de soins mutualistes. Il s'agit de déterminer les modalités actuelles de prise en charge par les mutuelles sociales du paludisme, de la tuberculose et du VIH, et de rechercher s'il est possible d'améliorer la contribution des mutuelles sociales à la lutte contre ces 3 maladies, notamment à travers une meilleure articulation aux activités du FONDS MONDIAL.
Le PASS et son partenaire ICI ont été choisis pour mener cette Etude dont la phase préparatoire s'est achevé le vendredi 25 avril 2002, dans les locaux du PASS, où s'est tenue la dernière journée d'évaluation des outils de collecte élaborés dans le cadre de cette CARTOGRAPHIE DES MUTUELLES SOCIALES ET DE LEURS CENTRES DE SANTE.
Le Docteur Jean ETTE, Directeur Santé Publique e Protection Sociale du PASS, qui coordonne l'équipe d'experts en charge de l'Etude assisté d'Aïchatou OUATTARA, Chef de Programme au PASS, a souligné que la cartographie ne consistait pas à élaborer un simple outil descriptif du fonctionnement des mutuelles sociales, mais fournir à ces dernières les moyens de contribuer à la conception et à la mise en œuvre des politiques publiques de santé et protection sociale.
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